Il est dans l’ADN des vendeurs de voyages de chercher à aider leurs clients.
Un client qui est roi, qui les fait vivre. Mais attention, pas à n’importe quel prix.
Les codes ont changé, les voyageurs également. Aussi j’exhorte les vendeurs à aider leurs clients avec le plus grand discernement et surtout beaucoup de prudence.
Dans leur grande sagesse, les romains citaient cet adage :
« culpa est immiscere se rei ad se non pertinenti » – Traduction : c’est une faute de se mêler d’une chose qui ne vous regarde pas.
Je m’explique. Prenons par exemple deux activités qui font partie du quotidien des vendeurs de voyages :
Le premier exemple : Le recouvrement des dédommagements forfaitaires compensatoires prévus par le règlement CE n° 261/2OO4. il n’est pas rare que les vendeurs de voyages cherchent à aider leurs clients qui ont été victimes d’un dysfonctionnement au cours de leur transport et qui les contactent au retour de leur voyage (ils ont la malchance d’être un des rare recours à être facilement identifiable et serviable qui plus est.)
Peu importe si le règlement susvisé désigne le transporteur effectif comme étant le seul débiteurs des obligations d’assistance et d’indemnisation alors de la jurisprudence de la Cour de cassation précise que le vendeur de voyages est présumé être responsable à l’égard de son client que de l’inexécution ou la mauvaise exécution du contrat qui le lie à son client. De plein droit, c’est-à-dire de ses fautes, erreurs ou omissions, comme de celles de tous les prestataires présents au contrat
Mais dès qu’un passager est en difficulté, que son vol est annulé, retardé ou surbooké, c’est plus fort que lui, il cherche à l’aider à tout prix. Alors, il l’assiste, remplit les documents, s’informe relance si nécessaire.
Et, si quelque chose tourne mal, ne convient pas au client, ce dernier peut se retourner contre son bon samaritain. A toute faute il faut un coupable désigné. Le pire c’est que la justice peut lui donner raison si l’une de ses intervention a causé un préjudice au client. Les consommateurs sont tellement assistés.
Le même principe s’applique également à la vente d’assurances de voyage. Pour quelques dizaines d’euros le vendeur peut vendre une police d’assurance. Un produit accessoire qui n’entre pas vraiment dans son domaine de prédilection. Juridiquement une police d’assurance est un contrat qui lie le voyageur et l’assureur. L’agent de voyages n’est qu’un simple intermédiaire qui a proposé et formalisé la transaction. En principe son travail est terminé. Mais là encore il faut qu’il aide et sorte du cadre de ses prérogatives.
Et pour les mêmes raisons que celles exposées ci-dessus, il peut se retrouver coupable d’avoir été trop empathique.
En conclusion : laissez les professionnels agir, consacrez vous à ce que vous savez le mieux faire : vendre des voyages. Les activités précisées ci-dessus sont des métiers pour lesquels vous n’êtes ni formés ni préparés.
Soyez prudent et évitez de trop vous impliquer directement dans des activités qui sont de surcroît chronophages et qui perturbent votre quotidien.